N’essayons pas de capturer la vie, de figer son mouvement
Ne poursuivons pas l’illusion d’un bonheur arrêté
La vie n’est pas une image à photographier.
Ce serait comme empêcher aux rivières de couler, aux arbres de pousser et au vent de souffler ;
Nous allons beaucoup nous fatiguer et cela nous laissera vaincus.
Pourquoi essayer d’applanir montages et vallées
Quand toutes deux ont tant à nous apporter ?
Pour aborder la vie ne présentons pas une main fermée qui essaye de saisir,
Plutôt une main ouverte où la vie peut se déposer, passer, et repartir
Libre oiseau de passage qui en silence nous visite
Nous laissant le cœur en fête
Nous, humble hôte comblé !
La vie, c’est le mouvement.
Bien sûr nous avons besoin de stabilité, d’un ancrage dans le changement
– Pour que les planètes tournent, il leur faut un Soleil –
Mais n’essayons pas de le construire de nos mains,
Ni n’allons le chercher en vain dans les mille et unes formes au Dehors ;
Cherchons le plutôt Dedans, à la source qui vit en nous.
Comme au cinéma, cette Source ne bouge pas mais le film lui, semble bouger.
Tout ce que j’observe bouge, mais Ce-qui-en-moi-observe – cela seulement est éternel !
Si je me laisse happer par le mouvement
Si je me prends pour lui
Si je me confonds en lui
Je me perds – et tout est chaos.
Mais si je l’observe depuis mon centre intemporel
Un pied qui danse, un autre dans l’Eternel
J’ai retrouvé la balance qui fait tenir le Monde :
Ni seulement matériel, je viens d’au delà des nuages
Ni seulement spirituel, je suis aussi de passage.
La stabilité, c’est la conscience du mouvement.
Mon pur esprit éternel
Est comme une fenêtre
Où je me penche vers le monde ;
Et mon temple de chair
Me sert à contempler
Sa lumière dans le reflet
A la surface des ondes.
L’un sert à passer, l’autre à demeurer
Et le carré fait le Cercle
Et tout ensemble fait l’Être.
Que ce qui est monté, retombe !
Et ce qui est descendu, monte !
Merci à Qui-nous-a-touché.